ABROME
Le cri de la liberté
dimanche 29 janvier 2012
dimanche 4 décembre 2011
mardi 25 janvier 2011
Notre réel système social
Actuellement, une vision éclairée nous suggère que notre société est «malade». Elle est sans doute dépressive et asphyxiée. Son corps, enchaîné, accablé et emprisonné, souffre et cette souffrance retentit sur ses différents organes tellement dépendants les uns aux autres que nul n’est épargné.
Si la vitesse d’énergie qui nourrit ce corps lui confère la force et le développement, son excès lui donne le vertige et le déclin.
En effet le progrès de la science et du savoir a fait naître une industrie qui n’a cessé de traverser les frontières pour devenir mondiale. Son passeport à travers les différents pays n’est autre que le profit matériel écrasant toutes les valeurs, l’éthique et la sagesse qui ont régné jadis notre monde.
La presse et les médias ont acquis un grand pouvoir dans les sociétés du 20ème siècle, en tant que détenteurs et distributeurs de l’information. Les moyens de communication modernes ont facilité la diffusion de divers messages qui ciblent un grand nombre de gens dans un temps très réduit. N’est-elle pas le premier grand symptôme de la mondialisation ?
En effet, la société actuelle cohabite dans une foule : N’est-ce pas ce grand village qui n’a ni frontières, ni contrôles, ni freins ? Ce village dans lequel cohabite des nations qui diffèrent les unes des autres par des spécificités ethniques, linguistiques, religieuses et culturelles, mais qui ont en commun un moyen fort de communication qui est les médias, régis par un système fabuleux de satellites rayonnant sur toutes les parties de la terre. Les médias diffusent des informations ciblées influençant les diverses sociétés consommatrices de cette culture : «la culture de masse» qui a vu le jour dès le début du 20ème siècle. C’est une arme d’invasion qui a le même pouvoir que l’arme nucléaire puisqu’elle vise à envahir et aliéner l’individu par sa puissance de séduction, détournement, distorsion, de captation et de fascination. Ses outils ne sont autres que le marketing, la publicité et les nouvelles technologies de communication.
Ce malheureux individu, entrainé dans ce torrent, ne trouve pas le temps pour méditer. Il est, en effet, un être, on peut même dire, une « chose » manipulée comme un train sourd. Il est heureux parce qu’il se sent protégé, qu’il vit parmi la foule en paix même s’il est au fond de lui-même sûr qu’il a trahi sa conviction interne, sa culture et ses racines. Sa satisfaction de vivre dans ce système lui confère la sécurité. Il est ainsi intégré comme un composant de la société celle qui a établi ses échelles hiérarchiques de dominance.
Son attitude passive n’est-t-elle pas celle de l’autruche qui cache sa tête face au danger mais le reste de son corps reste exposé ? Tel pourrait être l’image du conformiste qui préfère fuir les conflits et les problèmes liés à une vie responsable pour se terrer dans l’anonymat du suivisme généralisé.
Qu'est-ce que le conformisme?
Le conformisme, bien qu’il reste un terme plus ou moins ambigu, se définit comme « le processus social, par lequel les individus modifient leurs conduites et attitudes en fonction de celles des autres, dans un but d’intégration dans le groupe.» L’indispensable de la psychologie Cette envie d’intégration est dûe à la nature de l’être humain en tant qu’être sociable, comme disait l’historien sociologue tunisien Abderrahman IBN KHALDOUN : « l’homme est sociable par nature. » Cela parait très logique puisque « l’essence humaine de la nature n’est là que pour l’homme social ; car c’est seulement dans la société que la nature est pour lui comme lien avec l’homme, comme existence de lui-même pour l’autre et de l’autre pour lui. » LEIBNIZ C’est donc une nécessité d’être intégré dans la société, qui se définit tout simplement comme étant « l’ensemble d’individus entre lesquels il existe des rapports organisés et des services réciproques. » André Lalande Ces rapports et services nécessitent l’adjonction de comportements, de lois, de règles et de codes imposés à tous les individus, ce qui les rend assimilables, semblables, proches les uns des autres et, par la suite, conformes. L’individu ne supporte pas d’être seul, sans liens avec autrui, car la nature a horreur du vide. « Son bonheur dépend de sa solidarité avec ses compagnons du présent, avec les générations antérieures et futures. » LEIBNIZ
Cette première définition a un sens bénéfique, utile et constructif faisant du conformisme un processus naturel que tous les individus subissent et acceptent parce qu’ils sont nés conformes et que chaque individu né est issu d’une famille, premier moignon d’une société, qui, en grandissant, aboutit à une tribu, un état ou à une union fédérale… Ces individus sont, par nature, conformes physiologiquement, possédant un corps humain bien défini, composé des mêmes organes fonctionnant de la même manière, suivant un même code génétique. Charles BAUDELAIRE disait : « Un pareil homme avait-il réellement le nez au milieu du visage et était-il tout à fait conforme comme le reste de ses semblables? » La Fanfarlo En outre, ils ont des réactions et des sentiments, des émotions et des sensations identiques telles : la peur, la joie, la tristesse, la colère, l’amour, la haine, la surprise et le souci…
Si tous les animaux, par instinct grégaire, vivent en collectivité ; l’homme en tant que tel n’échappe pas à la règle. Plus conscient, l’homme organise sa vie collective ; n’est-ce pas de cela qu’est née la notion du conformisme dans sa plus simple définition?
Le conformisme a une valeur sans doute positive et indéniable. Il permet a l’individu de s’intégrer dans la société en appliquant les normes qui, en fait, désignent les conventions qui règlent et conduisent la vie sociale. L’intériorisation des normes se fait dès l’enfance par imitation. Elles sont transmises par nos précédents. C’est vrai que les individus sont conformes dans leur nature en tant qu’êtres humains mais leurs rapports et cohésions avec la vie les transforment en êtres différents et même très différents. Chacun se dissout et s’intègre dans l’entourage où il a vécu, il s’adapte avec son environnement, il suit les traditions, les habitudes, les rites et en un mot la culture, jusqu'à devenir conforme aux autres. Donc « Le conformisme est le respect étroit de la norme, de la tradition, des usages établis, de la morale en usage. » b
Le résultat étant une prédisposition à se soumettre à l’autorité, à obéir, à se conformer aux normes que cette dernière prescrit. Il est face à l’influence sociale normative. De même, par crainte d’être rejeté par sa société, l’homme se conforme aux normes du groupe au point qu’il oublie de les mettre en question. Il est ainsi aliéné. On touche ici l’autre face du conformisme dans sa mode péjorative où l’individu est soumis passivement aux opinions, aux règles, aux normes et aux modèles qui englobent la mentalité collective et les valeurs du groupe auxquelles il a adhéré et qui sont par conséquent devenues les siennes. C’est l’imitation des autres en paralysant toute pensée personnelle. C’est là, une notion essentielle qui doit mettre la lumière sur cet iceberg qui est le conformisme : l’apparent est visible, le caché est plus profond.
Dans la nature chaque chose qui échappe au contrôle peut se transformer en son contraire. C’est ainsi que le conformisme est l’« Adhésion, consciente ou non, aux valeurs, normes et comportements prédominants dans le groupe d’appartenance ou de référence ». Il « s’oppose à la déviance, encore que l’hyperconfomisme puisse être considéré comme une forme de déviance.» Dictionnaire sociologique
Être conformiste, c’est se laisser tirer les ficelles par les autres, c’est le suivisme et la soumission aux modes et conventions sociales par instinct grégaire et mimétisme (l’imitation inconsciente). Même s’il facilite la cohésion sociale et le désir d’appartenance au groupe, mais ça entraîne l’aliénation (la transformation de l’activité propre de l’homme en une puissance qui lui serait étrangère, et qui le domine. / D’après : le dictionnaire sociologique) de l’être qui devient malléable et moutonnier… Certains utilisent la métaphore du « troupeau de moutons », un troupeau qui se laisse docilement conduire à un seul et même abreuvoir, celui de la consommation, c’est lorsqu’ils suivent tous la tête du troupeau. Quand ce dernier se dirige vers un ravin ou une falaise, les autres le suivent et tout le troupeau se suicide sans qu’un seul se pose la question de savoir s’il fait bien de se jeter dans le vide. Où, de même, l’expression « mouton de panurge » c’est à dire se comporter comme les moutons de Panurge dans l’histoire de Rabelais, quand Panurge a jeté un mouton à l’eau. Bien entendu, les autres moutons l’ont immédiatement suivi et tous se sont noyés.
Ce qui ressemble à l’être qui fait la même chose que les autres, suivre une mode, se conformer à une idée dominante, en éliminant tout sens critique.
Notons que la notion de conformisme est née au fil de l’histoire passant par plusieurs étapes religieuses, politiques, philosophiques, très intriquées, enchevêtrées que nous ne pouvons pas détailler car notre but n’est autre que parler du conformisme de l’homme moderne, précisément dans la société de masse où il se manifeste largement.
Que choisir?
« L’homme n’est pas une feuille de papier vierge sur laquelle la civilisation peut imprimer un texte » Erich Fromm mais plutôt un être pensif et innovateur. Sa raison lui permet de développer et de créer un monde qui lui soit propre et dans lequel il se sentirait à l’aise avec lui-même et avec l’autrui.
Avez-vous déjà posé des questions sur votre nature, sur votre fonctionnement, sur le sens de la vie ? Avez-vous comparé notre vie par rapport à celle de nos ancêtres ? Avez-vous bien contemplé vos comportements, votre façon de penser et de voir les choses. Avez-vous observé le fonctionnement de votre esprit et pensée ?
Se sont des questions simples d’apparence mais rares sont ceux qui l’ont posées. Ces questions cherchent vos vrais rôles dans la vie, vos natures en tant qu’êtres raisonnables et pensifs. Elles aident à savoir comment réagit votre esprit, si votre esprit n’est pas conscient de ses propres activités, jamais vous ne découvrirez ce qu’est la société.
L’homme se met face à un choix de conduite dans sa vie. Il doit, en fait, choisir entre une « éthique humaniste » ou une « éthique autoritaire ». Ce qui est autoritaire ici fait allusion à une autorité irrationnelle. C'est-à-dire à ce qui contredit l’éthique humaniste et ce qui signifie l’exercice d’un pouvoir physique ou mental sur des personnes et qui aboutit à l’anxiété et à la faiblesse de celui qui s’y soumet. L’éthique autoritaire nie la capacité de l’homme à différencier le bien du mal. Cet homme par peur, crainte et faiblesse et par manque de raison et de connaissance se met à l’autorité de l’auteur de la norme. Ce dernier a un pouvoir magique. Citons l’exemple des plus marquants dans l’histoire de l’humanité qui illustre ce phénomène d’autorité d’Adolf Hitler que des millions de personnes ont pu croire en son programme et travailler pour l’appliquer. Ils ont torturé et tué ; leurs manières étaient très inhumaines. Ils ont utilisé les cendres des cadavres comme des engrais et la graisse des victimes pour la production industrielle du savon… Ces hommes étaient-ils malades ? N’étaient-ils des monstres ? N’étaient-ils des pères de familles pour la plupart ? Ils ont accepté de se conformer à ces commandements prescrits par l’autorité d’un seul homme. Ce qui conclut que l’homme a une prédisposition à se soumettre à l’autorité comme on a déjà cité. Encore sous le choc l’exemple contemporain non pas d’un homme autoritaire mais d’un état tout entier autoritaire, sanguinaire qui tue les enfants, les femmes et les vieillards sous l’œil « fermé » du monde civilisé !!! L’exemple d’Israël, des serbes à la Bosnie, des Etats-Unis en Irak…L’histoire ancienne et contemporaine est pleine d’exemples similaires.
La soumission de l’homme à cette combinaison de menaces et de promesses, c’est sa véritable « faute ». Se soumettant au pouvoir des autres (domination), il perd son pouvoir personnel, l’exercice de ses potentialités. Il perd l’usage de ses capacités qui font de lui un homme. Il n’a plus de sens moral, puisqu’il devient inapte à critiquer et à juger ceux qui détiennent le pouvoir. « Il sera la proie des superstitions et des préjugés, parce qu’incapable de discuter la validité des principes sur lesquels reposent les fausses croyances. Il ne pourra plus entendre la voix de sa conscience le rappelant à lui-même, car, tourné vers les voix puissantes de ceux qui le dirigent, il ne saura plus écouter la sienne ». Il s’est transformé en « instruments pour des desseins extérieurs ». Il se traite comme une marchandise, comme une chose, il s’est aliéné de ses propres pouvoirs. L’aboutissant est un sentiment d’impuissance et de manque de foi. Il n’a plus de conscience puisqu’il est dépourvu de ses jugements. Il se conforme avec d’autres « victimes » et forment « un troupeau qui croit que la route suivie mène à un but du simple fait de se trouver sur cette route ». En fait ces victimes «gardent le courage… car ils entendent les autres siffler comme eux. »
L’homme devient conformiste lorsque sa « conscience humaniste » se transforme en une « conscience autoritaire ». Cette dernière est la voix d’une autorité extérieure que l’être a intériorisée et qui prend l’aval à tel point que la conscience perd son pouvoir. On dit même qu’avoir une bonne conscience, c’est savoir qu’il plait à l’autorité. Et cette « bonne conscience » confère un sentiment de bien-être et de sécurité même si cela s’est produit par peur.
La récognition aveugle de la supériorité de l’autorité rend l’être semblable à l’autorité, puisqu’elle est supérieure.
Entre inconscient « aveugle et sourd », conscient mais acceptant sa soumission et conscient qui veut changer… réside là toute notre démarche. En effet un autre aspect de l’autorité intériorisée où « l’individu rend à son compte le rôle de l’autorité ; il se traite lui-même avec rigueur et une cruauté identique à la sienne. Non content d’être l’esclave soumis, il devient en outre son propre maître exigeant et sans faiblesse. » Cette conscience, qui est la conscience humaine est la voix propre de l’être, lui permet d’exprimer la réaction de notre personnalité totale à son propre fonctionnement, harmonieux ou disharmonieux ; non pas une réaction à telle ou telle de nos capacités, mais à l’ensemble qui constitue notre existence humaine et individuelle. Elle le place dans le rang des anticonformistes ou des non-conformistes que nous détaillerons dans la suite du mémoire.